Peste, tremblement de terre, et guerre de religion secouent Vervins, la Thiérache et le Hainaut.
Des assauts des troupes de Charles Quint à la Paix de Vervins
Les assauts des troupes de Charles Quint inaugurent le XVIe siècle. Le 27 septembre 1521, Nassau lève le siège de la ville de Mézières devant la résistance que lui oppose Bayard. Les Impériaux embarquent alors leurs canons sur la Meuse et battent en retraite, gagnant Valenciennes. Ils passent par Montcornet en Ardennes, Maubertfontaine, Aubenton et Etréaupont, « et mirent tout à feu et à sang, nous rapporte Dom Lelong, sans épargner même les femmes et les enfants; Aubenton à peine relevé de ses ruines fut de nouveau saccagé et brûlé ». Au cours de cette période, le passage des différentes troupes accule les habitants à la ruine.
En 1526, ils exposent d’ailleurs la précarité de leur situation. En réponse François Ier, les exempte d’impôts, d’abord pendant dix ans, puis de la Fère par d’autres lettres, datées du 7 juillet 1535, proroge ce privilège de six ans.
En 1536, la guerre reprend. Nassau et Adrien de Croÿ, gouverneur de l’Artois, tous deux généraux de Charles Quint pénètrent en Picardie à la tête de 27 000 hommes. Nassau se porte alors vers Guise où l’on avait laissé de garnison que dans le château. Suite à une trêve de quelques années, les combats reprennent en 1542. L’année suivante, François Ier marche dans le Hainaut avec une troupe de 40 000 hommes. Le siège d’Avesnes débute mais devant la difficulté d’enlever cette place, l’armée avance sur Landrecies. Les habitants mettent le feu à la ville et se réfugient dans la forêt de Mormal. Le bourg d’Aimeries est pris et le château démoli. Les troupes s’emparent de Maubeuge et la brûle. Le même sort est réservé à Trélon, Glageon et Etroeungt. Tout au long du siècle les villes jusqu’aux places les moins importantes sont prises, à nouveau assiégées et mises à sac.
Le règne de la dévastation
Le 31 mars 1547, François Ier meurt et laisse la couronne à son fils Henri II. La guerre reprend quatre ans plus tard. Henri II attaque Avesnes, détruit les châteaux de Trélon et Glageon et fait tuer les gens qui les défendaient. Vient ensuite le siège de Chimay : « C’est en cet embrasement et destruction de la ville de Chimay, que tous les titres, écrits et reliques et même les chasses d’argent doré, où le chef de Sainte-Monégonde et le corps de Saint-Prisce, patrons reposaient, furent emportées et les saintes reliques brûlées comme aussi les cloches furent emportées. Plusieurs chanoines et bourgeois furent prisonniers. De leur côté, les Français ont perdu beaucoup de monde au dit siège; item plus de 200 Français périrent, qui s’étant amusés à piller, furent brûlés par un baril de poudre, qui a pris feu dans la ville de Chimay ». Partout règne la dévastation.
En 1555, le prince d’Orange détruit le château de Fagnolle et incendie plusieurs villages. En représailles, les troupes d’Henri II mettent à sac le Cateau-Cambrésis et nombre de villages du Hainaut. Une trêve est de nouveau conclue qui ne dure pas plus que les autres. Henri II envoie une armée en Italie et en Artois. Les garnisons espagnoles d’Avesnes et de Chimay ravagent la Thiérache. Les troupes d’Emmanuel de Savoie dans lesquelles on dénombre 12 000 Anglais, livrent La Capelle et Vervins au pillage et vont mettre le siège devant Saint-Quentin, qu’elles prennent finalement le 27 août 1557.