Jules César lui même relate le courage de nos ancêtres lorsqu’il décrit une féroce bataille que ses légions livrèrent aux Nerviens sur le sol de la Thiérache.

La bataille contre les Nerviens

Statue gallo romaine collection du musée de Bavay

Les préparatifs, la bataille contre les Nerviens.

Les Nerviens, qui s’étaient joints aux Atrébates et aux Véromanduis, avaient abrité leurs femmes, leurs enfants et leurs vieillards dans les marais impénétrables proches de la rivière. Ils s’étaient avancés pour suivre la marche des Romains. Ils étaient décidés à périr, plutôt que d’accepter le joug de l’envahisseur.

Sans attendre les Attuatiques qui s’étaient mis en route pour se joindre à eux, ils choisirent pour attaquer le moment où deux légions romaines qui formaient l’arrière garde furent séparées des six autres. Deux d’entre elles étaient occupées à la construction d’un camp au sommet d’une colline, pendant que deux autres étaient occupées à abattre des arbres, si bien que de nombreux soldats étaient dispersés.

Nos Gaulois se préparaient au sommet d’une colline proche de celle où travaillaient les Romains, mais séparée de celle-ci par une large rivière (l’Oise certainement). Nos ancêtres, quittant leur retraite, traversèrent la rivière à la nage, sur trois colonnes, et enveloppèrent les Romains. Les Atrébates formaient la colonne de droite, les Véromanduis celle du centre et les Nerviens celle de gauche.

Au premier choc, les Atrébates prirent la fuite et entraînèrent derrière eux les neuvième et dixième légions par-delà la rivière, et ne s’arrêtèrent qu’au fond d’une vallée pour leur offrir quelque résistance. Les Véromanduis firent la même chose, entraînant derrière eux les huitième et onzième légions.

Cependant, à la suite de ces mouvements, une grande trouée s’offrit entre ces légions et les septième et douzième qui occupaient l’emplacement du camp. Les Nerviens allongèrent alors leur ligne et encerclèrent complètement les Romains.

C’est alors que les valets de l’armée se mirent à fuir dans toutes les directions. La panique s’installa bientôt parmi les troupes légères, qui s’étaient rapprochées du camp lors de l’ attaque.

«Tous, dit César, frondeurs baléares, archers crétois, cavaliers numides et trévires, s’enfuirent à toute bride, ces derniers vers leur pays, annonçant ma défaite.»

Lorsque le Général Romain arrive de son centre à sa droite, il trouve un carnage affreux. Dans cette situation désespérée, il court ranimer les cohortes par sa présence et ses exhortations, rapproche les légions, les adosse les unes aux autres pour les empêcher d’être débordées, et les amène à tenir quelques temps encore contre l’ennemi.

Le combat est horrible. De chaque côté, personne n’avance, personne ne recule. S’en eut été fait de César et de ses légions, sans l’arrivée des deux dernières, celles qui suivaient derrière avec les bagages. Elles furent bientôt renforcées par la dixième, qui avait aperçu le danger que courait le Général.