Robert Louis Stevenson sillonna la terre. Il emprunta également le canoë descendit l’Oise et parcouru la Thiérache. Depuis, l’hommage lui a été rendu.
Robert Louis Stevenson
Robert Louis Stevenson, l’écrivain écossais qui enchanta notre enfance avec l’île au trésor et le cas étrange du Docteur Jekill et de Mister Hyde était un globe-trotteur impénitent. Il sillonna la terre sur un âne, en bateau, en train , de l’Europe à la Californie, de l’Angleterre à l’Australie et aux îles du Pacifique. Il emprunta également le canoë en descendant l’Oise, comme on a pu le découvrir dans un précédent article de Terascia. Il faut dire que ses parents lui avaient fait goûter de bonne heure la vie itinérante.
Entre douze et treize ans, il les avait déjà accompagnés à travers l’Allemagne, l’Italie et la France. Ce petit-fils de pasteur à la santé fragile avait abandonné des études d’ingénieur pour mener à bien une formation d’avocat. Pourtant, il n’exerça pas ce métier, il ne suivit jamais que le fil de la plume et la rotation de la terre. Le monde était sa vie, son auberge se situait à l’enseigne de la belle étoile. Ne se rangeait-il pas lui-même dans la catégorie universelle des nomades ?
» Nous sommes tous des voyageurs dans ce que John Bunyan nomme le désert de ce monde. » confiait-t-il à son ami Sidney Colvin. Le but suprême du voyage était pour lui la quête de l’amitié : » Ce que nous trouvons de meilleur en route c’est un loyal ami. Bienheureux le voyageur qui en trouve plusieurs ! Nous courons le monde pour les rencontrer. Ils sont le but et la récompense de la vie. Ils nous gardent dignes de nous-mêmes et, lorsque nous sommes seuls, nous sommes simplement plus près de l’absent. «
Et c’est pour ses amis qu’il écrivait : » Tout livre est, dans sa signification secrète, une lettre ouverte aux amis de l’auteur. Eux seuls en pénètrent l’esprit. Ils découvrent des messages particuliers, des assurances d’affection et des témoignages de gratitude insérés à leur intention à toutes les pages. Le public n’est qu’un patron généreux qui acquitte les frais de poste. «
Robert Louis Stevenson n’avait que vingt- neuf ans lorsqu’il tint ces propos qui semblent condenser la sagesse d’une vie. Juste un an auparavant, il avait publié son premier ouvrage d’écrivain : An Inland Voyage, paru en français sous le titre : La France que j’aime (collection 10/18). Moins connu que son Voyage avec un âne dans les Cévennes, le récit (au style encore empâté) de son expédition en canoë sur le canal de la Sambre à l’Oise puis sur l’Oise offre à l’écrivain aventurier l’occasion d’entamer sa carrière.
Robert Louis Stevenson et son ami Lord Simpson empruntent à leur tour sur l’eau, d’Anvers à Pontoise, les voies qui ouvrirent la route à presque toutes les invasions guerrières. Seules la cinquantaine d’écluses entre Bruxelles et Maubeuge interrompit leur parcours fluvial. Voilà une bonne raison pour les Thiérachiens, à Etréaupont, de rendre à Robert Louis Stevenson la générosité qu’il éprouvait envers les hommes et la nature simple , à l’instar de ce qui se pratique depuis 1994 dans les départements cévenols. Du Monastier à Saint-Jean-du-Gard, les villes font vivre l’itinéraire à travers les Relais Stevenson, proposant hébergement, restauration, location d’ânes, accompagnement de randonnées et autres animations.
Voilà qui aurait plu sans doute à Robert Louis Stevenson d’avoir son site sur les voies du cosmos étoilé : www.chemin-stevenson.org . Les Américains du lointain Ouest n’ont pas manqué, dans le style démesuré qui leur est propre, de s’approprier l’image de Stevenson. En plein cœur de Las Vegas trône le décor excentrique de l’Ile au Trésor, parmi les super palaces, les temples du jeu et les bouteilles géantes de coca cola. C’est l’hommage que rend l’Amérique à un de ses illustres enfants d’adoption, époux de Fanny Osbourne, l’artiste américaine rencontrée en France précisément l’année de son périple sur les canaux du Nord. L’auteur se reconnaîtrait-il dans ce décor baroque et figé ? La réponse n’importe guère. Ce qui compte, c’est cette étincelle de vie que son œuvre continue d’insuffler à nos générations.
A lire également: la crue de l’Oise vers Vadencourt. Extraits du journal de voyage de R.L. STEVENSON, alors qu’il traversait la Thiérache en canoë.
CT