Dom Lelong rapporte à cette époque une curieuse anecdote 

Le lendemain de la saint Jean-Baptiste, jour de foire, avait lieu une procession que suivaient plusieurs personnes à cheval. Après la cérémonie, elles se livraient à une course d’un quart de lieue, qu’elles faisaient à fond. Le premier prix était un jambon orné de fleurs ; le second prix était une serviette.

A la fin du cartulaire de l’abbaye de Bucilly, figurent quelques notes de Dom Casimir Oudin, avec quelques dates de faits importants :

1653, Incursion des Espagnols 1654, Les troupes de l’archiduc Léopold et de Condé passent deux journées à l’abbaye, qui fut pillée : Dom Hilaire Thierry fut incarcéré, les autres moines battus.
1656,Les troupes de Turenne ravagèrent le pays et détruisirent toute la maison.
1659, Réparation des toitures et reconstruction du mur d’enceinte.
1660,Le jour de Sainte Angèle, un ouvrier trouva près de la sacristie la relique du bras de saint Arnoul, perdue depuis plus de soixante ans.
1661, Construction du dortoir.
1662, Don de 2 000 livres par le Roi, pour construire une maisonà Paris.
1663, Construction du réfectoire, de l’hospice, de la bibliothèque, du dortoir supérieur.
1664, Achats de nombreux ornements : reliquaire de saint Arnoul coûtant 400 livres (un ange tenant le bras, le tout d’argent) ; ostensoir, soleil ciboire, en argent.
1665, Chapitre de l’ordre tenu à Bucilly.
1666, Plantation des jardins.
1667, Construction des grandes portes.
1668,Peinture du chœur »à grands frais », dépenses considérables pour l’ornementation de la maison.
1678, Passage du roi avec toute sa cour en allant à Gand. Il donna 50 pièces d’or.

Vue de l'église de Bucilly

La fin de l’abbaye

En 1790, la révolution supprime les ordres religieux. C’est la raison pour laquelle tous ces édifices deviennent inutiles ; de plus, les biens du clergé sont confisqués, et vendus comme biens nationaux. Si quelques bâtiments, dans des circonstance favorables, résisteront et ne seront pas détruits, ce n’est pas le cas de tous.

A Bucilly, les orgues, les stalles du cœur, un confessionnal sculpté et quelques tableaux seront achetés pour l’église paroissiale d’Aubenton.

La grange qui était alors en construction, sous l’impulsion de Jean-Baptiste Warlomont, dernier abbé de Bucilly, restera inachevée.

En 1793, au moment de la bataille de Watttignies (près de Maubeuge) faisant un nombre important de victimes et de blessés, l’abbaye sera transformé en hôpital.

Les bâtiments seront ensuite vendus en plusieurs lots. La grange sera achetée par un nommé Sachère, d’origine allemande. Il y établira une filature, dans le genre de celle de Saint-Quentin. La rumeur dit alors que la proximité de la frontière allait lui permettre d’importer frauduleusement des produits.

La force motrice dont il avait besoin lui serait fournie par un barrage établi sur le Ton.

Cependant, Sachère, tirant peu de profits de son installation, vendra sa force motrice (son droit d’eau), à Baudmont-Desmasures.

Plus tard, une scierie sera installée.

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