Jean Mermoz, le célèbre aviateur, né à Aubenton le 9 décembre 1901 et disparu dans l’océan Atlantique le 7 décembre 1936, était une figure légendaire de l’aéropostale et surnommé l’« Archange ». Christian Libes-Mermoz, petit cousin de Jean Mermoz et président de l’association «Mémoire de Mermoz» retrace son histoire.
Jean Mermoz : la traversée de l’Atlantique Sud
3ème partie
Le 15 avril 1927 Pierre-Georges Latécoère vend 93% des parts de la CGEA à Marcel Bouilloux-Lafont homme d’affaires , banquier, installé au Brésil et à la vision géopolitique hors du commun ( Grands Programmes de construction au Brésil et en Argentine – liaisons ferroviaires – routes – ports ). La Ligne France-Amérique du Sud et Amérique du Sud-France est officiellement ouverte le 17 mars 1928 par Mermoz et consiste en des tronçons successifs courus par avion, par hydravion et par aviso . 14 jours pour le premier parcours total ! Mermoz, qui n’a accepté le titre de Chef Pilote sous les ordres de Pranville qu’à la condition de pouvoir voler, impose le vol de nuit le 16 avril 1927 en faisant Rio-Buenos-Aires de 04 à 20 h ! Il rencontre le 28 juin à Buenos Aires Gilberte Chazottes sa future épouse et en tombe amoureux. Le Projet de traverser l’Atlantique Sud par Voie aérienne est dans l’air du temps ; mais un débat entre Mermoz partisan des « avions à roulettes » plus rapides et légers et les Servies Officiels, ainsi que quelques constructeurs, fait pencher la balance pour l’hydravion ; et un des premiers décrets du Ministère de l’Air nouvellement crée est d’interdire la traversée de l’Atlantique aux avions!
Un parcours semé d’embûches
En août 1928, Mermoz, Collenot et Pranville, sur Laté 26, subissent une panne de moteur au dessus de la Forêt tropicale du Paraguay; ils réussissent à se poser dans une clairière ; mais, pris pour des espions ils sont arrêtés! Libérés il faut démonter le moteur, retourner en chercher un autre par transport en chariot à bœufs au travers la forêt et bateau a fond plat sur rivières. 14 jours et 150 arbres à couper et déraciner pour faire une piste d’envol sommaire! Le 19 octobre le vol de nuit dans le sens Rio – Natal est instauré par Mermoz et A Bédrignans. Le 21 novembre c’est l’ouverture de la Route de Santiago : Accompagné de A Collenot son mécanicien, Mermoz sur Laté 25, s’envole de Buenos Aires et rejoint d’une traite réussie Mendoza au pied des Andes . Ils repartent le lendemain matin et atterrissent sur l’aérodrome militaire de Santiago. Retour plus rapide puisque décollage de Santiago à 05h15: arrivée à Mendoza à 07h05 pour finir à Buenos Aires à 16h50 ! D’où la note du rigoureux et exigeant Daurat : » Excellent Chef d’Aéroplace, très intelligent et équilibré. Pilote d’élite, modèle de courage, de dévouement et modestie. Fait ses étapes régulièrement et simplement, parfaitement discipliné . Par son exemple, a su entraîner les autres pilotes pour vaincre les difficultés de la Ligne. Nous lui devons notre régularité. » …
Aventures au Chili
Le 3 mars, Mermoz et Collenot emmènent un passager illustre – le Comte de la Vaux Président de la Fédération Internationale – de San Antonio Oeste à Plaza Huinecul pour préparer le saut des Andes. Et c’est la catastrophe; une nouvelle brutale est transmise : Mermoz a disparu dans les Andes depuis trois jours! Or, partis le 3 de Plaza Huincul, Mermoz et ses deux compagnons, sur Potez 25, ont pris la direction de Valvidia pour rejoindre le Pacifique. Engouffrés dans les cols Andins leur moteur s’arrête. Mermoz repère un faux plat et atterrit. L’avion ne s’arrête pas et continue vers le précipice . Mermoz sort de la carlingue, saute au sol et réussit, à bout de bras, à faire dévier et bloquer l’avion. Collenot répare le moteur.
Après un gros effort physique pour aménager une piste sommaire c’est l’envol pour le Chili. Pour le retour, le 9 mars, sans le Comte de la Vaux, Mermoz et Collenot optent pour la recherche d’une route par le Nord. Pris dans des vents contraires l’avion , à 4000 m, ne peut leur échapper et se trouve plaqué brutalement sur le sol d’un plateau de pierres. Constatant les graves détérioration du train d’atterrissage et de l’empennage, les deux homme décident l’abandon de l’appareil et de tenter la descente à pied. Au bout de quelques centaines de mètres, confrontés aux difficultés, au chutes dans les trous de neige, harassés, Mermoz et Collenot retournent à l’appareil et décident de tenter la réparation. Trois jours d’efforts par l’habile Collenot aidé de Mermoz, de difficultés, d’opérations de fortune, de saignements de nez et aussi l’obligation de hisser l’avion au sommet du plateau. Mermoz lance le moteur et, le plateau étant trop court, l’avion doit sauter une crevasse, continuer de rouler sur le plateau suivant et s’envoler au troisième rebond ! Les durites éclatent à nouveau obligeant un long vol plané pour arriver, enfin, sur le terrain de Copiapo.
A la mi juillet 1929 le courrier est assuré entre Buenos Aires et Santiago. Daurat est arrivé pour une inspection le 14 juin; il embarque, en tant que passager, sur un Potez 25 piloté par Mermoz. L’appareil avec un plafond de 6000m est supérieur aux Laté 25 et c’est un vol sans histoire. Daurat donne mission à Mermoz de former Guillaumet lequel aura, ensuite, la responsabilité de cette Ligne nouvelle. L’amitié, l’estime et le respect liant les pilotes sont démontrés le 16 août par l’accident mortel frappant le pilote argentin Pedro Ficarelli, ami de Mermoz. P Ficarelli, aux commandes d’un Laté 26, heurte une colline et se tue près d’Asuncion. Mermoz se fait prêter un avion par Aéroposta Argentina, va chercher le cercueil de son ami et le ramène à Buenos Aires. Arrive, enfin, l’année 1930 illustrée dans l’histoire de l’aéronautique par les exploits de Mermoz, de l’Aéropostale et par les débuts d’Air france…
À suivre…
Christian Libes-Mermoz
Chers Amis de Terascia,
Originaire de Thiérache, j’ai été élevé à Mainbressy, ai fréquenté l’Ecole publique jusque l’Exode de 1940 et suis revenu à chaque vacances scolaires. Plus tard, j’ai repris la maison familiale jusqu’à sa revente dans les années 70. Permettez moi aujourd’hui de vous présenter l’association « Mémoire de Mermoz » dont les buts principaux sont de défendre et illustrer le souvenir de Jean Mermoz et ses Compagnons des Lignes Aériennes Latécoère et Aéropostale.
Composée par quelques membres des familles des pionniers, des passionnés de l’histoire aéronautique française, des pilotes actifs et en retraite, des historiens et chercheurs, l’association « Mémoire de Mermoz » rassemble une équipe dont les liens principaux sont : la composition d’un Bulletin mensuel de liaison et informations – l’organisation de voyages commémoratifs sur les sites de l’histoire de Jean Mermoz – la présentation et tenue d’expositions avec conférences – les recherches sur le respect de l’histoire des Lignes Latécoère et Aéropostale et la transmission du vrai.
Elle est ouverte à tous les Amis de Thiérache qui peuvent, facilement, y adhérer en retournant le petit bulletin joint accompagné d’un chèque de 20 € à :
Mémoire de Mermoz – 15 allée A Marquet – 95560 Montsoult.
Un accusé réception, accompagnant le dernier Bulletin publié, sera retourné immédiatement.
Et, pour illustrer le Bulletin mensuel, informer et enrichir les connaissance de nos adhérents et amis, nous recherchons toutes pièces, photos; tous documents; et toutes archives concernant Jean Mermoz qui pourraient être retrouvés dans quelques greniers, armoires, ou archives oubliées. Photocopiés ces documents publiés dans le Bulletin en en citant leurs origines, vous seront immédiatement retournés.
Au plaisir de continuer à vous informer de l’histoire de Jean Mermoz.
Christian Libes-Mermoz
Président de « Mémoire de Mermoz »
Exposition itinérante Jean Mermoz proposée par l’association Mémoire de Mermoz.
Contact : c.libes@orange.fr