Jean Mermoz, le célèbre aviateur, né à Aubenton le 9 décembre 1901 et disparu dans  l’océan Atlantique le 7 décembre 1936, était une figure légendaire de l’aéropostale et surnommé l’« Archange ». Christian Libes-Mermoz, petit cousin de Jean Mermoz et président  de l’association «Mémoire de Mermoz» retrace son histoire.

4ème partie

Record du Monde de distance pour hydravion

L’année 1930 commence par un succès français. Marcel Bouilloux-Lafond le patron de l’Aéropostale charge le pilote Paul Vachet d’organiser l’annexe Vénézuélienne de l’Aéropostale. Et le Décret d’application du contrat parait à Caracas le 30 janvier. Jean Mermoz, lui, revient de Buenos Aires à Bordeaux par le paquebot Lutétia où il se lie avec un prêtre pendant la traversée. Arrivé le 10 février il reçoit, en mars, le nouvel Laté 28 monomoteur de 600 chevaux auquel on a ajouté deux flotteurs et élargi la surface alaire. Il passe brillamment son Brevet de Pilote d’hydravion sur l’étang de Berre et teste son hydravion. Formidable démonstration puisqu’il s’adjuge, le 13 avril à Marignane, le Record du Monde de distance pour hydravion : 4308 kms ! Cela avec le navigateur Jean Dabry et le radio Geo Gimié. L’hydravion Laté 28 , baptisé Comte de la Vaulx en hommage au Président de la Vaulx disparu en vol est prêt pour la grand traversée et , avec son équipage du Record, rejoint le 4 mai Saint Louis du Sénégal . Envolé le 12 mai à 10h56, le Comte de la Vaux, Mermoz, Dabry et Gimié et le courrier arrivent à Natal au Brésil le lendemain 13 mai à 09H20 après 3173 km ! Cette traversée racontée d’une façon magistrale par Kessel, puis reprise par tous les auteurs ayant écrits sur Mermoz, était suivie par le Phocée et le Bemtevi équipés de Postes de radio à ondes courtes et de radiogoniomètres; ce qui constitue un exploit technique.

Marcel Bouilloux-Lafond le patron de l’Aéropostale

 Un accident tragique

La presse française, dont Match, et la presse sud américaine chantent à l’unisson la réussite et louent sans retenue les trois hommes. D’autant plus que l’aventure continue pour les sacs de courriers car repris par Guillaumet et son Potez 25, ils sont emmenés jusque Santiago au Chili. Malheureusement un accident tragique endeuille l’enthousiasme et illustre l’esprit chevaleresque des Pilotes français de l’Aéropostale. En effet le pilote Elisée Négrin ancien du désert, le radio Pruneta et le Directeur Julien Pranville suivis de deux passagers brésiliens, décident de s’envoler de Buenos Aires pour rejoindre Mermoz sur la route de Natal . Pris dans le brouillard ils sont précipités dans le Rio de la Plata. Tous meurent noyés sauf l’un des deux passagers à qui les pilotes ont remis, spontanément, les seuls deux coussins pneumatiques de survie ! 

Le retour de l’hydravion chargé de courrier et son équipage sera, lui, beaucoup moins brillant . Fixé le 8 juin, l’hydravion, en 3 jours et 35 tentatives d’envol refuse de quitter le plan d’eau ! A l’injonction du Ministère de l’Air un ingénieur est envoyé de Paris pour renforcer les flotteurs ; l’un d’entre eux ayant tendance à s’enfoncer. Et au 53 e essai ( ! ) , l’hydravion déjauge et s’envole enfin, en direction de l’Afrique. 900 km après l’envol une fuite d’huile amène une chauffe anormale du moteur et oblige à la pose de l’appareil sur un océan fort agité. Prévenu par radio l’aviso Phocée est arrivé sur les lieux ; il recueille les trois hommes et le courrier . Malheureusement le Comte de la Vaux s’enfonce du côté du mauvais flotteur et disparaît dans l’océan.

L’ingénieur René Couzinet

 Poursuite des essais du Laté 28-8

L’année, avec ses bon et malheurs n’est pas terminée pour Jean Mermoz. Il se marie le 25 août à Paris avec Gilberte Chazottes jeune fille rencontrée en Argentine. Bouilloux-Lafond est son témoin. Cinq jours après – oui cinq jours après son mariage – Mermoz est à Toulouse où il poursuit les essais du Laté 28-8 avion construit dans le but de battre des records de distance et de durée de vol. A 1100 mètres d’altitude au dessus de Capens village de Haute Garonne, l’avion se disloque ! Mermoz, trop large d’épaule ne peut sortir du cockpit ! Il lui faut attendre la destruction complète de la cabine pour être éjecté et pouvoir ouvrir son parachute ; chute rapide car les débris de l’appareil en tombant crèvent la voilure du parachute et arrivée au sol est brutale. Fort heureusement c’est un oncle de sa jeune femme qui passait par Capens en voiture qui le recueille et l’emmène à la clinique de Toulouse !

L’automne sera meilleur puisque aidé de son ami Vova de Martinoff, ancien officier de la garde impériale Russe avec qui il a noué amitié lors de son voyage en paquebot vers le Brésil, Mermoz achète une petite merveille : un Potez 36 fabriqué à Méaulte en Picardie. Ce qui va lui permettre de faire des visites surprises à ses Amis et aux aéro clubs régionaux sans oublier ses Grands Parents de Mainbressy et Amis de Rocquigny.

1932 sera l’année de l’Arc en Ciel de l’ingénieur René Couzinet.

À suivre…

Christian Libes-Mermoz


Chers Amis de Terascia,

Originaire de Thiérache, j’ai été élevé à Mainbressy, ai fréquenté l’Ecole publique jusque l’Exode de 1940 et suis revenu à chaque vacances scolaires. Plus tard, j’ai repris la maison familiale jusqu’à sa revente dans les années 70. Permettez moi aujourd’hui de vous présenter l’association « Mémoire de Mermoz » dont les buts principaux sont de défendre et illustrer le souvenir de Jean Mermoz et ses Compagnons des Lignes Aériennes Latécoère et Aéropostale.

Composée par quelques membres des familles des pionniers, des passionnés de l’histoire aéronautique française, des pilotes actifs et en retraite, des historiens et chercheurs, l’association « Mémoire de Mermoz » rassemble une équipe dont les liens principaux sont : la composition d’un Bulletin mensuel de liaison et informations – l’organisation de voyages commémoratifs sur les sites de l’histoire de Jean Mermoz – la présentation et tenue d’expositions avec conférences – les recherches sur le respect de l’histoire des Lignes Latécoère et Aéropostale et la transmission du vrai.

Elle est ouverte à tous les Amis de Thiérache qui peuvent, facilement, y adhérer en retournant le petit bulletin joint accompagné d’un chèque de 20 €  à : 
Mémoire de Mermoz – 15 allée A Marquet –  95560 Montsoult.
Un accusé réception, accompagnant le dernier Bulletin publié, sera retourné immédiatement.

Et, pour illustrer le Bulletin mensuel, informer et enrichir les connaissance de nos adhérents et amis, nous recherchons toutes pièces, photos; tous documents; et toutes archives concernant Jean Mermoz qui pourraient être retrouvés dans quelques greniers, armoires, ou archives oubliées. Photocopiés ces documents publiés dans le Bulletin en en citant leurs origines, vous seront immédiatement retournés.

Au plaisir de continuer à vous informer de l’histoire de Jean Mermoz.

Christian Libes-Mermoz
Président de « Mémoire de Mermoz »

Exposition itinérante Jean Mermoz proposée par l’association Mémoire de Mermoz.
Contact : c.libes@orange.fr