Si le nom de belge apparaît dès le 1er siècle avant J.C., l’Etat belge tel que nous le connaissons aujourd’hui fut créé en 1830.

Avant cette date, les provinces belges furent morcelées et passèrent sous des dominations étrangères différentes. Nous qui parlons de Thiérache, Avesnois, Nord, Aisne, n’oublions pas qu’il fut un temps, avant que la France fixe définitivement ses frontières et que la Belgique devienne un état à part entière, nous fûmes liés au sort de certaines provinces belges.
La Grande Thiérache inclut une partie du Hainaut belge, ravivant ainsi les souvenirs fraternels toujours vifs entre nous et nos voisins belges. Il y a entre nous un peu plus que le partage d’une même langue, il y a une réelle sympathie, née d’avoir vécu ensemble les mêmes heurts et malheurs et ces liens d’autrefois, une frontière ne peut pas les effacer.

Aux origines

En 843 les 3 petits-fils de Charlemagne se partagent l’Empire. L’espace belge se sépare en 2 Etats. A l’ouest de l’Escaut, la flandre est rattachée à la Francie occidentale de Charles le chauve. A l’est de l’Escaut, les territoires sont attribués à Lothaire pour former le nord de la Lotharingie (en 925 ces terres sont annexées au royaume de Germanie). Ces territoires sont le siège de luttes et de conflits permanents. C’est pourquoi face à un tel désordre, certains comtes ont des envies d’émancipation et de pouvoir.

Dès le IXe Siècle, Baudouin II cherche à se libérer de la tutelle du roi de France. Une politique d’expansion va être menée durant 2 siècles pour s’acheminer vers la création d’un vaste comté de Flandre, s’octroyant au passage de nombreux pouvoirs.

XIIe et XIIIe siècle

Après des conflits et des mariages, les duchés de Brabant et de Limbourg sont réunis en 1288, puis les comtés de Hainaut, de Namur, de Luxembourg ainsi que les principautés abbatiale de Stavelot-Malmédy et épiscopale de Liège. C’est une société de type féodale qui dépend toujours théoriquement du roi de France ou de l’empereur d’Allemagne. Il n’y a pas d’unité linguistique et le but suprême est d’obtenir davantage d’autonomie.

XVe et XVIII Siècle

Les principautés belges (sauf celle de Liège qui reste autonome) sont sous l’autorité d’un même souverain dans le cadre des Pays-Bas. Elles seront rattachées successivement à l’Etat bourguignon, à l’Espagne, à l’empire d’Autriche.

L’Etat bourguignon du XVe Siècle regroupait la Belgique actuelle, le Luxembourg, une grande partie des Pays-Bas actuels, des territoires du nord de la France et bien sûr la Bourgogne et la Franche-Comté.

Philippe le bon de 1419 à 1467 œuvre pour une unification. Son fils, Charles le téméraire poursuit cette politique, mais doit faire face à des dissensions dans l’Etat, car de lourds impôts sont levés pour mener à bien les nombreuses guerres.

Marie de Bourgogne par son mariage avec Maximilien d’Autriche, fait passer les Pays-Bas sous la souveraineté des Hasbourg. Son fils, Philippe Le Beau, est un  » prince naturel « , car il a la légitimité de celui qui est né et a été élevé sur ces terres. Il épouse l’héritière du trône d’Espagne qui meurt en 1506. Les provinces belges sont cette fois espagnoles.

Le fils de Philippe Le Beau, Charles de Gand, dit Charles Quint (né en 1500) , est déclaré majeur en 1515 et peut régner. En 1516, il devient roi d’Espagne et recueille l’héritage de Maximilien d’Autriche. En 1520, il se fait élire Empereur. Malgré des guerres incessantes contre le roi de France, le siècle est relativement prospère.

Charles Quint

Le fils de charles Quint, Philippe II, n’est pas vraiment un prince naturel. Il est avant tout espagnol. Son règne va connaître de nombreux conflits religieux. Philippe II renforce le pouvoir de l’église catholique au détriment des nobles et instaure une politique d’inquisition, ce qui pousse à la révolte des nobles protestants et catholiques. Après une répression très dure, la révolte se mue en insurrection.

En 1598 est signée la  » pacification de Gand  » qui voit s’installer le calvinisme au nord et le catholicisme dans les autres régions. Il est également demandé le retrait des troupes espagnoles et la fin des persécutions religieuses.

1598 annonce une scission des pays-Bas.

1648 avec le traité de munster, l’indépendance des Provinces Unies est reconnue par l’Espagne (7 provinces du nord et une douzaine de villes de Flandre et du brabant). Les provinces du sud sont toujours espagnoles et subissent une réorganisation religieuse. La période de 1621 à 1713 est un siècle de malheur. Le pays connaît de nombreuses luttes pour l’indépendance des Provinces Unies, ainsi que des conflits franco-espagnols. Le siècle voit se succéder les pillages, les réquisitions, des destructions et le cortèges des famines et des épidémies. L’Espagne finit par céder à la France, l’artois, la flandre occidentale, une grande partie du Hainaut, les régions de Montmédy et Thionville. Ainsi se dessine peu à peu la frontière actuelle entre la France et la Belgique.

1701-1713 guerre de succession d’Espagne

Philippe d’Anjou, petit fils de Louis XIV, hérite de l’Espagne et se trouve confronté aux puissances qui refusent la mainmise des français sur les Pays-bas (L’Angleterre, les Provinces Unies, l’Empire). Suit donc une fois de plus une période de conflits et de ravages.

1794 les Provinces Unies sont sous domination française.

Le 1er octobre 1795 le décret d’annexion de la Belgique répartit le territoire en 9 départements sans unité linguistique.

On assiste à une certaine opposition religieuse catholique face à cette république française issue de la révolution et à un mécontentement du monde paysan contre le service national français. Sous Napoléon Bonaparte une relative paix intérieure s’installe ainsi qu’une prospérité économique.

Les départements français en 1795

1814 les armées alliées entrent en Belgique

1815 a lieu la bataille de Waterloo et la défaite française. On trouve des belges dans les deux camps, surtout des wallons côté français. Les britanniques poussent alors l’union de la Belgique et des Pays-Bas sous la souveraineté du Prince d’Orange, le Roi Guilllaume 1er. Mais les différences culturelles, linguistiques et d’intérêts donnent lieu à de nombreux conflits internes qui renforcent un esprit national contre les hollandais. Le peuple belge s’achemine vers l’indépendance et fait sa révolution en 1830.

 

Les villes s’insurgent, optent pour le drapeau brabançon noir, jaune, rouge et composent leur hymne révolutionnaire la Brabançonne. Le 18 novembre, le peuple belge est indépendant. Il choisit un régime de monarchie constitutionnelle représentative et crée un Etat centralisé. La Prusse et la Russie veulent intervenir pour rétablir la situation. L’Autriche a d’autres soucis. Le roi de France, Louis Philippe est plutôt favorable à la révolution belge. La France n’interviendra pas et offre au passage son aide, au cas où…. L’Angleterre, quant à elle, souhaite éviter la guerre, et appuyée par la France, impose le règlement de la question belge par une négociation entre les 5 puissances. Il y a cependant en France et en Belgique toujours des personnes tentées par la réunion des deux pays, mais cette idée sera abandonnée pour éviter tout conflit avec l’Angleterre. La Belgique peut enfin aller de l’avant, les puissance européennes l’ont reconnue et ont imposé une neutralité à L’Etat. La Belgique se choisit un roi, le choix se porte sur Léopold de Saxe-Colbourg-Gotha, prince d’origine allemande, naturalisé britannique, époux de l’héritière du trône d’Angleterre (cette dernière mourra quelques temps après). Il est élu par le congrès le 4 juin 1831.

Si ce sujet vous intéresse, nous vous conseillons la lecture de l’ouvrage de Marie-Thérèse Bitsch : Histoire de la Belgique, édition Hatier 92 (collection Nations d’Europe).