Les mégalithes en Avesnois Thiérache : vestiges de cultures disparues, dont les origines remontent à la nuit des temps, ces pierres taillées, érigées par l’homme, demeurent l’un des grands mystères de l’histoire de l’humanité.

En Avesnois Thiérache, ces édifices, que l’on attribue généralement à l’ère néolithique (- 4000 ans avant JC) étaient là bien avant que les druides Gaulois ne les utilisent.

Les mégalithes en Avesnois Thiérache

La Pierre-qui-Tourne de Saultin

Sur la commune de Saultin, à proximité de la frontière belge se dressent deux pierres: L’une est appelée la Pierre-qui-Tourne, l’autre le Polissoir. La légende dit que les druides en dansant autour de ces pierres avaient le pouvoir de les faire touner. La tradition dit d’ailleurs que ces pierres tournent sur elles-même chaque soir avant minuit.

A la croisée des routes ou à l’abord d’un champ, ces pierres levées bornent notre paysage tout comme l’imaginaire. Quelles relations ont lié ces monuments aux hommes et à leur milieu? Les pierres-qui-tournent, les polissoirs, et les tables de pierre sont autant de traces d’un passé d’avant l’Histoire.

Les mégalithes en Avesnois Thiérache

Les monuments mégalithiques sont partout répandus en Europe occidentale. On admet généralement qu’ils proviennent de la fin du Néolithique. Cette phase du développement, comprise entre 4000 et 2000 av. J.-C. se caractérise par l’évolution de l’économie de subsistance (collecte) vers l’économie de production agricole. C’est au cours de cette période, marquée par l’expansion démographique et de nouveaux modes d’organisation sociale qu’apparaît la civilisation mégalithique.

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La Pierre-qui-Tourne de Baileux

Les mégalithes en Avesnois Thiérache
Une autre Pierre-qui-Tourne est située sur la commune de Baileux au lieux-dit Trou-aux-Fées à proximité de l’église. Selon certains, l’appellation pierre-qui-tourne pourrait trouver ses origines dans de très anciens cultes solaires, les ombre portées par le soleil comme autant de formes mouvantes symbolisant les saisons.

Le menhir (du bas breton, men, pierre et hir, longue) se présente sous la forme d’un bloc de pierre (de taille variable) dressé verticalement. Plusieurs menhirs disposés de façon rectiligne constitue un alignement. Dans le Hainaut comme en Picardie, ils sont isolés. Quelques-uns portent des stries sur une face larges de plusieurs centimètres ou un sillon (c’est le cas du polissoir de Sautin).

Il est difficile d’établir leur fonction originelle. Les légendes relatent que ces pierres accomplissaient une rotation complête sur elles mêmes à minuit ou aux solstices ou qu’elles se tournaient vers le soleil et croissaient lentement.

Servaient elles de points de repère ou d’observatoire ?

Il est intéressant de souligner cette liaison entre les mouvements de la pierre et la course du soleil. Ces monuments avaient peut-être trait aux anciens cultes voués au soleil et à la lune. Le dolmen (de dol, table et men, pierre) quant à lui, est formé d’une dalle reposant sur d’autres blocs. On pense que les dolmens avaient un caractère funéraire et qu’ils étaient, à l’origine, recouverts de terre (tumulus) ou de pierres (cairn). Ces sépultures, furent sans doute utilisées pendant plusieurs siècles et sont associées au monde souterrain sur lequel elles ouvrent.

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Les pierres Martines de Solre le Château

Les mégalithes en Avesnois Thiérache

A la sortie de Solre-le-Château, en direction de Liessies, se trouvent les Pierres Martines. Constituées d’un mégalithe couché sur deux blocs semblant provenir d’un autre mégalithe brisé. La tradition orale rapporte que ce monument aurait été; la piece centrale d’un cercle composé de quatre pierres, mesurant douze mètres de circonférence. La légende dit que Saint Martin, allant de Liessies à Solre portait sur son dos une pierre. Il y laissa l’empreinte de ses doigts et de son épaule.

Certains monuments sont encore visibles mais d’aucuns ont été détruits durant le XIXème siècle pour permettre la réparation d’un moulin, la reconstruction d’une église ou simplement le pavage d’une voie.
Les trois pierres disparues de Solre-le-Château furent vendues à la Ville pour en faire des pavés tout – comme les Pierres jumelles de Cartignies. D’autres n’ont plus qu’une existence toponymique. Les cartulaires, les plans cadastraux abondent en lieux-dits tels que Gros Gré, Grandes Pierres, Borne à trois trous, Longues Bornes, Pierres-aux-Fossés. On en découvre dans la région d’Avesnes au XVIème.

Cette dénomination prouve que ces pierres étaient déjà déchues de leur caractère sacré bien souvent même aucune légende ne leur survit. Au cours des siècles, les mégalithes ont été frappés de nouveaux légendaires mais les différentes croyances évoquent pourtant un fonds commun et témoignent d’une sacralisation importante de notre environnement. Nous sommes toujours réduits à des conjectures quant à leur sens premier. Ces pierres près desquelles on dit que les fées se rencontrent, gardent leurs énigmes.

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La pierre Dessus-Bise de Sars Poterie

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La pierre Dessus-Bise est située sur la place du village de Sars-Poterie. Selon l’historien André Lepers, l’origine de cette pierre serait d’ordre funéraire. Il s’agirait d’un vestige de dolmen que l’on aurait par la suite redressé.

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La Pierre-Crôute de Bellignies 

Les mégalithes en Avesnois Thiérache

est assimilée à un dolmen. Elle se situait encore au début du XIXe siècle à proximité du souterrain d’Houdain, avant d’être déplacée en 1810 par M. de Molembraix, dans le parc du château. La pierre Croûte  fut rapportée de la montagne de Bellis, face à la rivière d’Hogneau. Selon l’abbé Lambiez, curé de la commune au début du XIXe siècle, cette pierre aurait servie d’autel consacré à Bélénos, le dieux solaire des Gaulois. On retrouva au voisinage de la pierre Croûte bon nombre d’ossements et de cornes.

Si le sujet vous intéresse :
Blog sur les mégalithes : http://megalithe.over-blog.com/page-654348.html