Le réseau routier gallo-romain a été conçu par Agrippa dans la seconde partie du Ier siècle av. J.C. Ainsi vont se déployer les premières agglomérations.

 Le réseau routier gallo-romain

Sous le Haut-Empire, la réorganisation de la Gaule, par Auguste, partage le territoire conquis en trois provinces. L’aire située entre Seine et Rhin constitue la Gaule Belgique dont la capitale est Reims et dont le gouverneur reçoit le titre de légat d’Auguste propréteur. Cette province est elle-même divisée en civitates; circonscriptions administratives renvoyant aux différents peuplements en place. Le territoire qui nous occupe se trouve à la confluence des cités des Rémes, des Viromanduens (dont le ruisseau d’Iron dessine la limite avec la Nervie), des Nerviens et des Tongres.

milliaire romain

Miliaire romain de La Capelle

La Gaule Belgique est une province essentiellement agricole. Même si César décrit la région comme boisée, il faut reconsidérer l’idée d’un couvert végétal dense après la conquête. Les défrichements se systématisent le long des différentes vallées où s’implantent des villæ. Très tôt d’ailleurs ces établissements à vocation coloniale légitime le nouveau pouvoir. Essentiellement stratégique, la chaussée reliant Reims à Bavay favorisa l’urbanisation jusqu’au Bas-Empire, avec la prolifération des vici, mansiones et des chefs-lieux de civitates. On ne sait pas si le tracé routier a été déterminé par l’habitat primitif. La voie a dû être établie ex nihilo en territoire nervien. Depuis Bavay jusqu’à Larouillies, la chaussée est, en effet, beaucoup plus rectiligne. L’orientation nord-sud ainsi qu’un habitat plus dispersé pourraient indiquer qu’elle a succédé, en partie, à une piste indigène. Ainsi s’esquisse l’hypothèse que la voie ait eue comme destination initiale, l’oppidum de Flaumont-Waudrechies. Si le type de construction de type murus gallicus paraît dater cet établissement de la Tène finale (les trouvailles se résument à la découverte d’une fibule en 1882, de trois stratères unifaces et d’ossements au tout début du XXe siècle) rien ne permet d’affirmer qu’il ne succède de peu à la conquête.

On considère que le réseau routier gallo-romain a été conçu par Agrippa dans la seconde partie du Ier siècle av. J.C.. Il est vraisemblable de penser que c’est à partir des stations routières (mutationes et mansiones) que vont se déployer les premières agglomérations. On distingue généralement trois formes de vicus. La première, peuplée à l’origine d’agriculteurs, accueille rapidement des artisans, des commerçants. La deuxième, se cale à l’abord des carrefours routiers, d’un gué ou d’un pont. Ces vici routiers semblent assez fréquents en Thiérache. La troisième enfin, doit son importance à l’existence d’un magus (marché). Ces vici sont généralement dotés de bâtiments publics, d’un sanctuaire et parfois même d’un théâtre en rapport avec l’essor des échanges commerciaux. De Bagacum, chef-lieu de la Civitas Nerviorum, la chaussée se dirigeait vers Quartes (4ème mille romain) près de la Sambre. L’agglomération antique apparaît comme un important centre de production céramique.