Benoit, Simplice, Camille DESMOULINS , né à GUISE, le 2 Mars 1760. Camille DESMOULINS quitte très tôt la Thiérache pour Paris afin d’y poursuivre des études de droit ; c’est en 1771, il a onze ans. Il est reçu à sa licence de droit en 1785, et devient par la suite avocat. Il ne reviendra en Thiérache qu’à deux reprises : en 1788, pour l’élection aux états généraux.

Camille DESMOULINS

Camille DESMOULINS

Il est représentant du petit bailliage de Guise au grand bailliage du Vermandois à Laon, où ce fut son cousin, DEVIEFVILLE qui sera élu comme représentant du tiers état. Son second retour en Thiérache aura lieu le 15 Avril 1792. Il est chargé d’inspecter les villes de LAON, SOISSONS et GUISE, et de faire une enquête sur les juges de ces villes. Il est élu député de la convention, où il siège parmi les montagnards, un peu avant son départ.

Roch Marcandier, né à Guise également, (au château), en 1767. D’origine modeste, (son père était le chantre de l’église de Guise), une bourse lui permit de poursuivre ses études à Paris? Là bas, il rejoint son frère, qui était alors répétiteur au collège Louis le Grand. C ’est certainement tout naturellement que les natifs de Guise, isolés dans la capitale se retrouvaient chez l’un et l’autre. C’est ainsi que Roch fit la connaissance de Camille DESMOULINS. D’ailleurs, Camille DESMOULINS et le frère aîné de Roch étaient des amis d’enfance, de cette enfance passée en commun à Guise. Roch, lui aussi, était attiré par le journalisme. En 1789, il était d’ailleurs correcteur dans un journal.

Attiré par les sentiments révolutionnaires de Camille DESMOULINS, il devient un peu plus tard son secrétaire. On doit même considérer que c’est Roch qui prépare les discours ou les articles de Camille DESMOULINS, que celui-ci “corrige” avant de les prononcer ou de les publier dans son journal (les révolutions de France et de Braband). La cocarde verte. Il ne sera certainement pas le seul journaliste, orateur éloquent, à haranguer la foule et à vouloir soulever les parisiens contre les préparatifs militaires du Roi, mais il y contribuera certainement pour une part prépondérante.

C’est le Dimanche 12 Juillet 1789

«Le bruit venait de se répandre dans Paris que «NECKER avait été renvoyé, ainsi que MM. de Montmorin, de la Luzerne, de Puységur et de Saint-Priest. On annonçait, pour les remplacer, MM. de Breteuil, de la Vauguyon, de Broglie, Foulon et Damécort, presque tous connus par leur opposition à la cause populaire. L’alarme se répand dans Paris. On se rend au Palais-Royal. Un jeune homme, connu depuis par son exaltation républicaine, né avec une âme tendre, mais bouillante, Camille DESMOULINS , monte sur une table, montre des pistolets en criant aux armes, arrache une feuille d’arbre dont il fait une cocarde, et engage tout le monde à l’imiter. Les arbres sont aussitôt dépouillés, et on se rend dans un musée renfermant des bustes de cire. On s’empare de ceux de Necker et du Duc d’Orléans, menacé, dit-on de l’exil, et on se répand ensuite dans les quartiers de Paris…»

Le 13 Juillet, lorsque sera créée la milice de Paris, la cocarde verte prendra les couleurs Rouge et Bleu de la Ville de Paris. Son premier journal. C‘est en décembre 1789. Il commence à publier «Les révolutions de France et de Brabant.» Celui-ci cessera d’exister le 15 Avril 1792, à la suite de plaintes de pétitionnaires. Son mariage. C’est pendant son séjour à Paris et lors du déroulement de ses études, qu’il rencontre au jardin du Luxembourg une enfant ; c’est en 1783 et elle a alors douze ans!… Elle deviendra par la suite, en 1790 sa femme : Anne-Louise DUPLESSIS, plus connue sous le prénom de Lucile. Un jour, courageux, il aborde Madame Mère au même jardin, reçoit l’autorisation de venir régulièrement jouer avec la fillette… et cela finit par un mariage.

La cérémonie eut lieu le 29 Décembre 1790. Camille DESMOULINS avait 30 ans, Lucile 19. Les témoins du mariage furent : BRISOT, MERCIER, ROBESPIERRE, PETION et SILLERY. Le mariage n’est en fait qu’une oasis de calme dans cette période tumultueuse. En effet, la révolution gronde depuis déjà plus d’un an, et Camille DESMOULINS, journaliste, orateur, y a pris une part qui par certains aspects est surprenante. Le rôle de Camille DESMOULINS. Lucile et Camille DESMOULINS sont en fait deux coeurs tendres au service de la révolution. Lucile, loin de le freiner, le laisse accomplir son destin, et l’encourage même : «Laissez le remplir sa mission, il doit sauver son pays.» Sa mission, en fait, consistera à démasquer et à renverser Robespierre, Barère, Saint-Just, à enrayer l’ élan révolutionnaire qui conduira à la folie meurtrière, car il est persuadé que la révolution, pour s’ accomplir, a plus besoin de la paix que de la violence. Plus tard, il essaiera de lutter contre cette fameuse terreur.

A la suite d’un entretien avec Danton, il créera un nouveau journal, le Vieux Cordelier, avec lequel, en opposition au comité de salut public, il proposera la création d’un «Comité de clémence». Ce sera là sa perte, ainsi que celle de ses amis. Lucile l’aidera, en tentant par exemple de regrouper les Cordeliers, comme elle l’essaie en écrivant à Fréron :

«Revenez, Fréron, revenez bien vite, vous n’avez pas de temps à perdre. Ramenez avec vous tous les vieux cordeliers que vous pourrez rencontrer, nous en avons le plus grand besoin. Plût au ciel qu’ils ne se fussent jamais séparés !! Vous ne pouvez avoir une idée de tout ce qui se fait ici.»