Le clocher imposant pour les collégiales rythme la journée de travail et de prière. Les églises canoniales et monastiques sont conçues avant tout pour la communauté, elles laissent parfois un périmètre cloisonné pour les laïcs appelé la nef comme dans la collégiale d’Avesnes sur Helpe ou une église paroissiale plus modeste se trouve non loin comme à Liessies

Collégiale de ChimayLe terme de moine vient du grec monos, seul, car à l’origine les moines étaient plutôt des ermites. Peu à peu ils s’engagent dans une vie commune ou cénobitique (le coenobium est le lieu où s’exerce cette vie commune). Le terme de moine est plus communément employé aujourd’hui que le terme cénobite. Cette vie en communauté s’accomplit dans un même lieu qui est l’abbaye. Les moines et les moniales obéissent à la règle de Saint Benoît (VI e ), c’est pourquoi on les appelle les bénédictins/nes. Au cours des siècles des réformes auront lieu ce qui donnera d’autres appellations : les olivétains de Monte-Oliveto en Italie au XIV e , les cisterciens de Citeaux en Bourgogne aux XI et XII e, les trappistes de Trappe dans l’ouest de la France au XVII e . La règle première peut être résumée par  » les trois vœux  » qui sont : la pauvreté, l’obéissance à un supérieur abbé ou père et la chasteté. La vie commune des moines et moniales s’organisent autour d’un cloître. L’abbaye possède également un lieu de prière, une infirmerie, un cimetière, une bibliothèque, la salle du chapitre… C’est dans la salle du chapitre que se réunissent quotidiennement les religieux afin de prendre les décisions, les réunions commencent par la lecture d’un chapitre de la règle, cela explique le nom donné à cette salle. La vie en abbaye se fait dans l’autonomie.

Chanoines et collégiales

Le mot chanoine vient du grec canon qui signifie règle. Les chanoines et les chanoinesses ont une vie en commun, la prière s’effectue en communauté mais comme ils sont prêtres ou au moins clercs ils occupent également des fonctions pastorales (sacrements, services des paroisses etc.). Les chanoines vont petit à petit abandonner la vie commune et vont posséder des biens propres, seule la prière sera exercée en groupe  » collégialement  » dans des églises appelées  » collégiales « .

Comment et de quoi vivaient les abbayes du VIIe au XVIIIe ?

Les abbayes vivaient essentiellement de l’agriculture, d’élevage, elles possédaient des bois, des prés, des champs, des moulins, des viviers… Un impôt sera inventé, c’est la dîme du latin decima qui veut dire dixième. En effet l’abbaye récoltera le 10° de la récolte sur les produits de la terre et également sur les produits du bétail. On trouve d’ailleurs une grange dîmière dans les abbayes (celle de Maroilles est encore visible) c’est là que l’on déposait les fruits de l’impôt. Cet impôt deviendra de plus en plus impopulaire. Les abbayes fixèrent des droits de seigneurie pour utiliser leur four ou leur moulin, elles demandaient parfois un droit de passage ou de circulation des marchandises. Il existait les prébendes, revenus qui servaient à la subsistance des chanoines et chanoinesses, les pitances étaient des biens en nature du type plats ou vin octroyés par les laïcs également pour les chanoines. Certaines abbayes deviendront de véritables empires économiques thésaurisant les biens et exposant sans vergogne leur richesse, ceci explique la rancœur et l’animosité des seigneurs et du peuple qui se manifestera après la révolution française par une destruction massive.